ÃÛ¶¹ÊÓƵ

L’histoire de José Lopez, 46 ans, s’apparente à la carrière proverbiale du plongeur qui devient millionnaire: enfant déjà, il est fasciné par l’univers de l’informatique et, à douze ans, il se met à programmer. «J’étais un vrai nerd», dit-il de lui-même. Il aurait volontiers étudié l’informatique, mais ses parents, qui avaient immigré en Suisse d’Espagne et d’Italie, n’avaient pas les moyens de financer ses études. José Lopez se dit: je vais suivre ma voie malgré tout. Aussitôt dit, aussitôt fait: en 1996, à l’âge de 18 ans, il fonde sa propre entreprise, JMC Software, un fournisseur de solutions de plateformes numériques et de services d’infogérance. Le premier siège de la société est un petit local de bricolage sans lumière du jour. Jusqu’en 2002, il travaille en parallèle comme développeur dans une entreprise, puis démissionne pour se mettre entièrement à son compte. «À l’époque, le secteur informatique connaissait un véritable boom. J’ai donc saisi ma chance», se souvient José Lopez.

En 2022, l’entreprise emploie quelque 50 personnes. «J’ai de très nombreux collaborateurs de longue date. Le succès de la société, je le dois en grande partie à cette équipe hors pair», explique José Lopez. Mais la taille que l’entreprise a atteint constitue également un tournant, que José Lopez décrit comme suit: «À partir de 40 ou 50 collaborateurs, on dépasse le seuil où l’on est en mesure de tout gérer seul», dit-il. À ce stade, une entreprise est souvent confrontée à la décision de poursuivre ou non son expansion, ce qui exige des ressources et des capitaux supplémentaires. José Lopez, qui n’aurait jamais imaginé se séparer prématurément de l’œuvre de toute une vie, est soudainement confronté à la nécessité de songer à la succession. Il s’adresse alors à son conseiller clientèle chez ÃÛ¶¹ÊÓƵ. «J’avais déjà fait appel à ÃÛ¶¹ÊÓƵ lors de l’acquisition de mon logement, ce qui nous a permis d’établir une relation de confiance», souligne-t-il. Son conseiller lui présente alors trois options en matière de succession: poursuivre la croissance moyennant des capitaux étrangers, créer un family office ou rejoindre un groupe d’entreprises. Après avoir pesé le pour et le contre, il s’est avéré que la vente constituait la meilleure solution. ÃÛ¶¹ÊÓƵ a alors entamé la recherche de potentiels acheteurs.

José Lopez pose des conditions de vente et des exigences claires à l’acheteur: la direction et le conseil d’administration doivent rester sis en Suisse, il souhaite avoir un droit de regard sur les activités suisses et sa famille doit être à l’abri financièrement. Après un processus de sélection de plusieurs mois, le choix est fait: JMC intégrera Convotis, un prestataire de services informatiques opérant à l’échelle mondiale. Pourquoi Convotis? José Lopez explique: «Convotis est comme un grand frère – avec des services informatiques et un état d’esprit entrepreneurial très similaires, mais simplement plus grand et plus avancé que nous l’étions à l’époque.»

À l’issue de la cession, JMC devient le noyau de Convotis Suisse, formé à partir de l’ancienne équipe JMC. José Lopez demeure CEO de Convotis Suisse et assume, en sus, la fonction de Group Chief Digital Officer. «Ils ont tenu toutes leurs promesses», constate-t-il. L’une des premières démarches de José Lopez dans cette nouvelle constellation a été de contribuer au développement d’une succursale Convotis en Espagne. Pour José Lopez, le principal changement lié à la vente constitue avant tout un gain: «Pendant près de 30 ans, j’ai pris toutes les décisions seul. Du jour au lendemain, j’ai dû faire preuve de flexibilité et chercher le dialogue. C’est une adaptation», avoue-t-il. «En contrepartie, je peux échanger et demander l’avis de plusieurs personnes pour les décisions importantes. Cela est très enrichissant à mes yeux.»

En toute sincérité – ce père de deux enfants n’aurait-il pas préféré que l’un d’eux reprenne un jour l’entreprise? «Bien entendu, cela aurait été une belle option», concède José Lopez. D’autant plus que sa famille assume un rôle très important dans sa vie et qu’elle a toujours soutenu ses projets professionnels. «Je suis particulièrement reconnaissant à mon épouse de s’être occupée de la famille quand j’étais si pris par le travail», déclare-t-il. Au moment où la décision a été prise et où la prochaine étape s’est dessinée, mes enfants étaient encore trop jeunes. Aujourd’hui, sa fille a 19 ans et étudie dans le domaine de la gestion d’entreprise et du droit, tandis que son fils de 17 ans emboîte le pas à son père et compte se lancer dans des études d’informatique. «Je demeure actionnaire et membre du conseil d’administration, les enfants peuvent monter à bord à tout moment. Si mon fils souhaite acquérir de l’expérience au sein de Convotis, j’en serais ravi.» Et d’ajouter: «Et s’il emprunte un autre chemin, cela me conviendra également. J’ai confiance qu’ils prendront tous deux la bonne décision pour eux-mêmes.»

Après 30 ans de travail, alors que bon nombre d’entrepreneuses et d’entrepreneurs envisagent une retraite bien méritée, José Lopez est toujours au cœur de l’action. «J’ai été le plus jeune tout au long de ma carrière professionnelle – pour mon premier emploi et en tant qu’entrepreneur indépendant», dit-il. «Cela est dû au fait que je me suis lancé dans l’entrepreneuriat très tôt.» Envisage-t-il de décélérer un jour? «Ces prochaines années, je continuerai à soutenir la stratégie de croissance de Convotis, afin d’établir le groupe comme fournisseur informatique global leader en Europe», dit-il. «Mais oui, je m’arrêterai, moi aussi, un jour. Peut-être pourrai-je alors prodiguer des conseils à mes enfants s’ils souhaitent un jour fonder leur propre société.» Dans l’intervalle, bien des choses peuvent encore se passer, et José Lopez a prouvé plus d’une fois qu’il est prêt à saisir les opportunités qui se présentent à lui. Une chose est sûre: l’inertie n’est pas sa tasse de thé. Les entrepreneuses et entrepreneurs pure souche ne s’arrêtent jamais vraiment – ils se réinventent sans cesse.