Malgré tout, personne ne parlait de placements durables il y a encore 20 ans.
Il n’y a pas si longtemps, les investisseurs institutionnels aspiraient prioritairement à éviter les gros «accidents» et à réduire leur risque de perte. On réfléchissait à très court terme, en progressant d’un rapport trimestriel à l’autre. Les facteurs de risques à plus long terme, comme l’opacité, le droit de vote majoritaire, la sécurité produits et d’autres aspects équivalents, étaient souvent considérés comme acquis et on ne se donnait pas la peine de les améliorer activement.
Qu’est-ce qui a changé?
La véritable innovation des ESG réside en fait dans le E et le S. Le G pour «gouvernance» était déjà en point de mire depuis un moment. En comparaison avec autrefois, l’environnement en particulier – et plus concrètement le climat – ainsi que les aspects sociaux ont gagné en importance. La réglementation climatique en Suisse, à savoir la Loi sur le CO2, est un puissant moteur de la dimension E. L’approche des problèmes par ce qu’on appelle l’«engagement» a également progressé fortement. Cependant, les choses n’évoluent que lentement, bien que constamment.
Pourriez-vous approfondir?
Les investisseurs institutionnels gèrent environ 80% de la fortune globale. Les grandes institutions de prévoyance sont comme des superpétroliers, qui ne peuvent pas faire demi-tour en un claquement de doigts et ont besoin de beaucoup de temps pour corriger le cap. Mais une fois la vitesse de croisière atteinte, ils ne s’arrêtent plus. Ce qui explique notamment pourquoi, au cours des dernières années, de plus en plus de fonds ont été investis durablement. Bon nombre de superpétroliers dans les eaux suisses de la prévoyance ont induit leur changement de cap il y a un certain temps déjà , et c’est maintenant qu’il devient visible. Ce constat suscite également des incertitudes. Jusqu’ici, les décideurs devaient expliquer pourquoi ils investissent dans des placements durables. À présent, ils doivent se justifier dans le cas contraire.