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Il y a quelques années encore, l’urbanisation connaissait une croissance ininterrompue, entrainant une hausse des prix de l’immobilier dans les grands centres et leurs agglomérations. La pandémie et, dans une plus large mesure, la tendance au télétravail qu’elle a renforcée, ont conduit, d’une part, à une certaine baisse de la demande de biens immobiliers dans les grandes villes. Elles ont aussi conduit, d’autre part, au renforcement de l’attractivité des communes, des agglomérations et, plus encore, des zones rurales bien desservies.

Si le coronavirus perdra tôt ou tard de son importance, il en va autrement des nouvelles formes d’organisation du travail: dès avant la pandémie, l’Office fédéral du développement territorial prévoyait que la part des actifs travaillant en partie de chez eux pourrait augmenter de 28% en 2015 à 37% en 2030. Qui dit plus de télétravail, dit moins de longs trajets pour aller travailler. Les biens en zones rurales sont donc de plus en plus convoités.

La croissance de la demande de biens immobiliers dans les agglomérations et les zones rurales se traduit clairement dans les statistiques depuis 2020 – la vallée du Rhin saint-galloise en est un exemple, avec une hausse des prix des maisons individuelles de 5% en 2020.

Tandis que l’urbanisation connait un sérieux coup de frein, l’attrait des agglomérations, avec des différences de prix marquées par rapport aux grands centres, augmente autant que celui des régions rurales bien desservies par les réseaux de transport. Parmi les régions périphériques ou touristiques, ce sont principalement celles qui favorisent le télétravail que les futur-es propriétaires privilégient.

Si, avant la pandémie, c’étaient surtout les grands centres qui faisaient grimper les prix de l’immobilier, ils ont augmenté de concert dans presque toutes les régions durant la pandémie. En 2021, le prix des logements en propriété a augmenté de 6% en Suisse par rapport à l’année précédente. De presque 10%, l’augmentation de prix observée pour les appartements de luxe et les résidences secondaires était supérieure à la moyenne.

La demande en hausse montre que la propriété du logement est considérée comme plus attractive que les années précédentes. L’accroissement du patrimoine, les conditions avantageuses de financement et les intérêts négatifs sur l’avoir d’épargne ont alimenté cette demande. Et la dissociation du domicile et du lieu de travail sous l’effet de la généralisation du télétravail a aussi contribué à une croissance de la demande en dehors des centres. On a pu constater une forte demande internationale sur le marché des appartements de luxe et des résidences secondaires.

Bon nombre des facteurs à l’origine de l’augmentation des prix et de la demande seront toujours présents dans un avenir proche, seule la demande supplémentaire résultant de la pandémie devrait s’affaiblir au fil de l’année. Le Chief Investment Office d’ÃÛ¶¹ÊÓƵ prévoit donc une augmentation des prix de l’immobilier pour 2022 aussi, mais elle devrait être deux fois moins importante que l’année dernière. Le prix des maisons individuelles devrait augmenter de 3%, celui des appartements en propriété de 2%.